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2 avril 2014 3 02 /04 /avril /2014 12:00

Plein d’eau, de diesel (un petit billet pour un gros plein, quel bonheur), de nourriture, nous quittons Quito, direction la ‘Avenida de los Volcanes’, nom donné à la partie de la vallée centrale cernée de volcans.

 

Nous commençons par le Parc du Cotopaxi. Comme d’habitude entrée gratuite (il pourrait pourtant faire payer car les infrastructures sont très bonnes), grimpette par une bonne route puis une bonne piste, et nous nous arrêtons au bord de la Laguna Limpiopungo, à 3860 m.


Equateur-Cotopaxi Limpiopungo

 

Seuls au pied du volcan nous restons plusieurs jours, avec pour voisins les chevaux, les vaches, 

 

Equateur-Cotopaxi vache

 

et quelques touristes qui ne font que passer. Silence, fraîcheur, superbes paysages et belles promenades.

 

Mais souffle un peu court, car l’altitude se fait sentir (40% d’air en moins) et le moindre effort nous oblige à quelques respirations forcées. L’altitude a aussi un effet sur le sommeil, les nuits étant interrompues par de longues périodes (2-3 h) de veille. Le plus curieux est que le matin nous ne ressentons pas le manque de sommeil. Par contre le soir coup de barre à 20:00, direction dodo.

 

Les pâtes non plus n’aiment pas l’altitude et cuisent mal car l’eau bout ici à 87°C et même après le double du temps normal, elles ne sont pas vraiment cuites et pourtant pâteuses. Nous avions essayé une fois en Bolivie sur l’altiplano, depuis on a renoncé. Et même le vermicelle que nous faisons cuire pour une bonne soupe réchauffante nécessite 7-8 minutes. Les équatoriens connaissent bien le problème puisque le paquet de vermicelles indique deux temps de cuisson, selon qu’on se trouve ‘en la costa’ ou ‘en la sierra’.

 

Malgré des heures d’observation, le Cotopaxi est difficile à voir en cette saison; les nuages jouent à cache-cache et nous arrivons certes à apercevoir toutes les parties de ce joli volcan mais jamais en même temps. Une sorte de puzzle temporel qui nous dévoile par petits bouts la base verte, la pente sombre puis rouge, et le sommet blanc de neige. 

 

Equateur-Cotopaxi

 

Nous continuons la ‘Avenida de los Volcanes’ et enchaînons avec la Laguna Quilotoa. Le cadre environnant est plus peuplé et moins “nature”, ce qui nous déçoit un peu. Mais à quelques kilomètres nous trouvons un lieu plus sauvage et calme, parfait pour quelques nuits. 


Ce lac de cratère est plus spectaculaire que celui de Cuicocha car le cratère est plus profond. 

 

Equateur-Quilotoa 1

 

Et l’eau a toujours une couleur bleu-vert fantastique.

 

Equateur-Quilotoa 2

 

Nous hésitons à emprunter le chemin qui descend au bord du lac, à 3520 m, les genoux de Jean-Yves risquant de ne pas supporter les 340 m de descente.

 

Equateur-Quilotoa descente

 

Mais en allant lentement, ça va. Une petite plongée dans ces eaux incroyablement limpides serait sympa, mais rien n’est prévu (et puis bonjour les calculs de paliers). Alors nous nous offrons un petit tour en kayak, pas banal à cette altitude.

 

Equateur-Quilotoa kayak

 

A la remontée, la respiration est difficile et nos cœurs partent rapidement en sur-régime. A ce petit jeu c’est Martine qui souffre le plus. Chacun son tour. Certes il y a des mules qui sont là pour ça et elles ont l’habitude mais quand même ……… pauv’ bêtes.

 

 

Nous reprenons la route au milieu de montagnes très cultivées.


Equateur-champs 2

 

C’est vraiment une particularité de l’Equateur: des cultures partout, même sur des pentes très marquées. 

 

Equateur-champs 1

 

Les animaux qui paissent par ici sont de véritables dahus, et les paysans qui cultivent certaines parcelles sont carrément des acrobates, sans compter le temps qu’ils mettent pour rejoindre ces champs.

 

C’est au milieu de ces cultures impressionnantes que nous continuons, direction le Chimborazo. Pour l’atteindre nous empruntons la ‘Antigua Via Flores’, délaissant la route moderne. Mauvaise pioche car non seulement elle est encore plus viroleuse que les autres routes (ce qui n’est pas peu dire), mais en plus des travaux compliquent sérieusement la tâche.

Un peu avant l’arrivée ça se corse encore : brouillard, puis traces de neige sur la route. Mais nous arrivons sans encombre au Parc, toujours gratuit. Nous nous posons à l’entrée, à 4400 m, pour la nuit.

 

Le lendemain, nous continuons la piste, jusqu’au refuge à 4860 m, et passons là-haut une journée bien tranquille, après une petite balade au milieu des vigognes.

 

Equateur-Chimborazo vigognes 

Venant de Bolivie, Pérou et Chili, elles ont été implantées là, et comme elles vivent vers 4000 m, pas besoin de clôtures, elles ne peuvent pas quitter les pentes du volcan.

 

Certes nous ne voyons pas le sommet, dans les nuages, devinons à peine la vallée, dans les nuages,

 

Equateur-Chimborazo 4900 m

 

et sommes nous-mêmes parfois dans les nuages ! Mais nous profitons du confort de notre maison à roulettes.

Mais notre souhait de rester dormir là, dans le calme absolu, est annulé par l’impossibilité d’allumer le réchaud. Les allume-gaz et les briquets refusent de fonctionner et les allumettes empruntées à un garde du parc sont mouillées. Nous avons envie d’un repas chaud, alors on re-descend à l’entrée du parc (à 4400 m, difficile d’allumer le feu, mais possible).

 

Plus au sud, nous continuons, le plus souvent sur la Panaméricaine, bonne route au début.

  

Equateur-Panamericana

 

Les volcans sont derrière nous et les reliefs moins élevés, même si la route recommence vite à jouer les montagnes russes ente 2000 m et 3500 m. A Ingapirca, le site pré-colombien le mieux préservé du pays, 

 

Equateur-Ingapirca

 

nous apprenons que nous sommes en pays Cañari (non, pas canari). Et un équatorien ayant des ascendants français et cañari nous explique que les cañaris existaient bien avant les incas, qu’ils ne se sont pas assimilés, et que leur culture est toujours vivante.

 

Cuenca, belle ville historique et moderne à la fois, avec la ‘meilleure université du pays’, en français dans le texte (et quatre autres langues). Encore des églises riches avec de l'or à foison,


Equateur-Cuenca or

 

des musées, un joli parc en centre-ville.


Equateur-Cuenca cathédrale

 

Et aussi un marché central où les étalages sont bien faits et plus appétissants que dans d’autres pays voisins, surtout pour la viande. De nombreux fruits sont vendus, certains inconnus,


Equateur-Cuenca fruits

 

et les différentes tenues traditionnelles de la région sont toujours portées.

 

Equateur-Cuenca famille

 

Il y a aussi un coin pour les guérisseuses,

 

Equateur-Cuenca guérisseuses

 

qui soignent les enfants en promenant un œuf sur leur front ou en leur donnant la “fessée” avec des herbes aromatiques.

 

Equateur-Cuenca soins

 

Mais bon, il y a aussi des pharmacies un peu partout. On peut d’ailleurs y acheter une boîte de cachets, une plaquette seulement, ou même quelques cachets.

 

 

Plus au sud une route où alternent soleil, brouillard et pluie. A un moment, nous roulons sous un violent orage qui s’arrête brutalement pour laisser la place, sans aucune transition, à un brouillard très dense. Surprenant et jamais vu.

 

Nous traversons des petits villages où le porc règne. Nous n’en avons quasiment pas vu depuis plus d’un an, mais ici on les voit partout, vivants, sur le bas-côté avec leur pelage noir, ou morts, en devanture avec une belle peau dorée.

 

Equateur-Cochon

 

Saraguro, petit village cœur d’une ethnie qui a résisté aux influences inca et espagnole et où les habitants ont des tenues spéciales, en particulier les hommes qui portent un pantacourt. Curieux, surtout assorti avec des bottes de caoutchouc.

 

Equateur-Saraguro

 

Près de Loja, le Parc de Podocarpus nous attend. Mais en cette saison des pluies, la piste est un peu délicate et l’eau ruisselle par endroits en traversant la piste. Nous avançons précautionneusement, grimpons de 300 m, mais près du but nous renonçons: un ou deux passages ont déjà été délicats, on nous a prévenu que ça se termine par un raidillon et les endroits pour faire demi-tour sont rares.

Equateur-Podocarpus piste

 

Pas question de tenter le diable. D’autant que nous pouvons nous installer un peu plus bas avec une belle vue en bord de piste; sans risque car pas un autre véhicule ne passe de la journée !

 

Equateur-Podocarpus bivouac

 

Plus au sud, tout change avec la diminution de l’altitude: montagnes plus vertes, moins d’habitations, une température qui monte, et les petites bêtes agaçantes qui apparaissent. La route qui mène à la frontière, à Macara, tourne et monte et descend plus que jamais (un virage tous les 150 m en moyenne et plus de 8800 m de dénivelés en 170 km).

 

Equateur-Tracé final

 

Mais les paysages sont superbes, avec des vues très lointaines et par moment la route en équilibre sur une crête, le vide de chaque côté.

 

 

C’est ici que notre séjour en Equateur se termine: petit pays (par rapport à ses voisins), avec un réseau routier dense, en bon état et majoritairement goudronné (encore une différence avec les voisins), on peut s’y reposer au soleil, crapahuter à 5000 m ou visiter le bassin amazonien (ce que nous avons soigneusement évité, le climat chaud, saturé d’humidité et les petites bêtes qui piquent, on connaît, ça va), il y a plus de 40 Parcs et Réserves dans tous types de climat et d’écosystèmes, la vie est facile et pas chère, il y a de bons petits restaurants partout, et c’est un pays agréable et moderne mais où les traditions sont encore vivantes.

 

Bref une belle surprise.

 


A suivre….

 

 

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commentaires

B
<br /> Merci beaucoup pour cet article! J’ai appris quelques trucs qui me seront utile.<br />
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G
<br /> vous  nous  faites vraiment rever avec la  splendeur des paysages <br /> <br /> <br /> et  vos  commentaires !!  de  vrais journalistes<br /> <br /> <br /> mieux que  certains  pros <br /> <br /> <br /> j'ai vu que  le  retour etait engagé<br /> <br /> <br /> donc à bientot !!<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> et bonne route <br /> <br /> <br />  <br />
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