Long article pour trois semaines de traversée sur un RoRo.
Embarquement et départ
12/01, le moment que nous attendons depuis longtemps est arrivé: nous faisons entrer Daou dans le ventre du monstre:
Très impressionnant ce parking flottant dans lequel sont déjà entreposés de nombreux véhicules de toutes tailles ainsi que des morceaux de machines énormes (la rampe d’accès précise: «Charge maxi 250 tonnes») :
Les dockers continuent à charger des voitures et quelques camping-cars en les conduisant comme des malades; nous avons vraiment bien fait de choisir l’option «véhicule accompagné» !
Départ le soir même, traversée du Golfe de Gascogne calme (pour la saison, mais quelques passagers et le serveur-dont c’est la première navigation- sont quand même malades pendant deux jours). Ensuite mer calme et temps couvert jusqu’au large de la Mauritanie. La température montant régulièrement, nous troquons les vestes Helly Hansen pour le sweat, puis sortons les sandales.
Un exercice de sécurité nous permet d’apprendre ce qu’il faut faire en cas de problème (et surtout ce qu’il ne faut pas faire, comme se présenter sur le pont avec le matériel de sauvetage ... en short et sandale) :
C’est aussi l’occasion d’entendre la corne de brume de près (1 m de diamètre et un paquet de décibels).
Vie à bord
A bord, la vie se déroule paisiblement, et tourne autour des repas: 7:30, 11:00 et 18:00, comme à l’hôpital ! Mais c’est plus agréable et nous partageons la salle à manger des officiers (deux tables à part pour les 12 passagers). Les repas, à l’italienne puisque nous sommes sur un bateau italien, commencent immuablement par des pâtes (mais comme elles sont toujours différentes personne ne se lasse, même après 3 semaines), puis un plat, puis une viande (sans accompagnement, ce qui est inhabituel pour nous autres français), puis fruit (ou pâtisserie le dimanche).
Et bien sûr un expresso, que nous prenons tous dans le salon attenant. C’est l’occasion de quelques jeux et de discussions.
Ensuite chacun passe son temps dans ce salon, dans sa cabine, sur le pont ou dans la salle de sport (quelques appareils de muscu et une table de ping-pong).
Chacun essaie aussi de faire un peu de marche, voire de footing, sur le pont; mais même s’il est grand (100 m) c’est quand même un espace limité. De plus il y fait soit froid (les premiers jours) soit trop chaud. Seul le football a un peu de succès ..... mais deux ballons passent par-dessus bord. Quant à la tentative de faire voler un cerf-volant (fabriqué avec des piques à brochettes et un sac poubelle), elle est comique: il y a tellement de vent, et surtout de remous, que cela se termine avec 150 m de ficelle de cuisine emmêlé dans les super-structures.
Au passage entre les îles Canaries, un pot de bienvenue nous est offert, comme à tout l’équipage :
Cet équipage, à commencer par son Commandant, est vraiment très sympa et accueillant. Nous avons droit à une visite de la passerelle de commandement (superbe vue) et de la salle machine (moins impressionnante que nous ne l’imaginions même si c’est quand même du lourd puisque le moteur fournit 11000 kW, soit environ 15000 cv, et propulse ce navire de 280 m de long à plus de 17 noeuds en croisière).
Des dauphins nous accueillent à notre arrivée à Dakar :
et certains passagers profitent de l’escale pour descendre à terre quelques heures.
Trans-Atlantique
Puis nous repartons vers le pot-au-noir, sous un soleil écrasant et sur une mer d’un bleu profond qui fait rêver
Mais vu la vitesse du bateau et l’altitude du pont (33 m), pas question de piquer une tête, même si ça démange. En fait nous passons la majeure partie du temps à l’intérieur, climatisé, et sortons surtout le soir, quand la température retombe un peu.
Au passage de l’équateur, les novices, passagers ou équipage, qui franchissent cette ligne pour la première fois (maritimement parlant), ont droit au baptême imposé par Neptune, et tout le monde se retrouve ensuite sur la passerelle pour un pot :
Et le soir, barbecue, la salle à manger étant agrandie pour accueillir tout l’équipage. La soirée se termine par quelques parties de dames avec des officiers italiens, et selon les règles italiennes !
Et les journées passent tranquillement. Jean-Yves donnent des cours d’informatique à Olaf, 73 ans, qui n’y connait rien mais s’y met très bien. Quant à Augustin, le plus jeune passager (4 ans et demi et toujours souriant), c’est un peu la mascotte de l’équipage, tous étant loin de leur famille pendant des mois. Même le capitaine gonfle des ballons et dessine dessus avant de lui offrir.
Amérique
L’escale de Rio étant annulée (dommage) la première escale en terre sud-américaine a lieu à Santos, le port de Sao Paulo :
Nous descendons à terre et y passons une petite journée; mais pas question de rentrer en retard et de louper le bateau ! Balade sur la plage comme les locaux, boisson au bar, petite découverte de la ville, ça fait du bien de marcher un peu. Et les brésiliens sont très sympas, calmes et souriants; ça donne vraiment envie de visiter ce pays.
Nous longeons ensuite la côte, puis pénétrons dans le Rio de Plata, qui sépare Argentine et Uruguay. Son nom de ‘rivière d’argent’ est très usurpé car il a une couleur plutôt chocolat. Remontée par les canaux jusqu’à Zarate. Cela fait drôle de voir la terre à travers les hublots, on a un peu l’impression d’être dans le train.
A Zarate, déchargement des voitures (quelques milliers):
Super organisation: 3 voitures spécialement aménagées amènent chacune 6 chauffeurs qui ressortent avec les véhicules et suivent la ‘mère-poule’ sur le gigantesque parking. Avant de recommencer, encore et encore, nuit et jour. Rien à voir avec Le Havre et les 4 chauffeurs trimballés dans une voiture pourrie, tout ce petit monde conduisant sans aucun respect des véhicules.
Nous profitons de cette escale pour une rapide virée à Buenos Aires. Le bus qui nous fait parcourir les 100 km nous permet d’avoir un aperçu du coin. Puis quelques heures de découvertes de cette ville où les Mac Do pullulent; on peut en voir 4 en moins de 300 m.
Nous apprécions particulièrement de voir ‘en vrai’ la fameuse Plaza de Mayo, lieu de toutes les manifestations; en ce moment ce sont les vétérans de la guerre des Malouines qui l’occupent.
Nous reprenons ensuite notre navigation pour re-descendre les canaux, puis le Rio de Plata, afin de rejoindre Montevideo, capitale de l’Uruguay, où nous débarquons sans problème :
Une heure d’attente, puis les formalités expédiées en 5 minutes.
Il n’y a plus qu’à !
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